Jusqu’à récemment, Elon Musk et Donald Trump affichaient une proximité étonnante. Musk avait publiquement soutenu Trump pour sa réélection et avait été nominé par le Président américain pour gérer le DOGE (Department of Government Efficiency), un nouvel organe fédéral chargé de réduire les dépenses gouvernementales.
Mais en ce début de mois de juin 2025, la rupture est totale entre les deux hommes. En cause : un projet de loi controversé baptisé le “One Big Beautiful Bill Act”.
Cette réforme fiscale et budgétaire d’ampleur portée par Donald Trump, est un projet de loi tentaculaire de plus de 1 000 pages, actuellement débattu au Sénat. Il vise à pérenniser les baisses d’impôts de 2017, accorder de nouveaux avantages fiscaux ciblés (notamment pour les pourboires et heures supplémentaires), augmenter massivement les dépenses militaires et de sécurité aux frontières, tout en réduisant ou conditionnant certains programmes sociaux comme le Medicaid. Le texte prévoit aussi la suppression d’avantages pour les énergies vertes, de nouvelles obligations pour les universités, et surtout un alourdissement du déficit de 2 400 milliards de dollars sur dix ans. Résultat : une réforme aussi ambitieuse que controversée, accusée de creuser la dette au profit des plus aisés.
📆 Chronologie du clash entre Donald Trump et Elon Musk
Mardi 3 juin : Elon Musk dégaine
Sur X (anciennement Twitter), Elon Musk lance une salve de messages incendiaires contre le projet de loi, qu’il qualifie d’“abomination dégoûtante” et de “nid à privilèges et à dépenses inutiles”. Il alerte sur le risque d’une explosion du déficit public américain, et appelle les parlementaires à rejeter le texte sans ménagement. Alors que Musk était perçu comme un des plus emblématiques soutien de Donald Trump, il se dresse ouvertement contre son projet phare.
Mercredi 4 juin : l’offensive s’intensifie
Musk enfonce le clou. Il exige une nouvelle version du texte, sans impact sur le déficit, et mobilise sa communauté : il incite ses abonnés à contacter massivement leurs élus pour “tuer le projet de loi”. La pression médiatique et politique s’accélère.
Jeudi 5 juin : le clash Trump Mush devient personnel
🕗 Matin :
Musk accuse Trump d’ingratitude, en rappelant son soutien passé, et lâche une bombe : il suggère que Trump figure dans les fameux “Epstein files”. Il va jusqu’à soutenir publiquement l’idée d’une procédure de destitution, tout en fustigeant la politique de droits de douane imposés par Trump.
🕛 Midi :
Trump contre-attaque depuis le Bureau ovale. Il affirme que la colère de Musk est liée à :
- la fin des subventions fédérales pour les véhicules électriques ;
- le retrait d’une nomination liée à la NASA, qui aurait avantagé SpaceX.
🕒 Après-midi :
Sur Truth Social, Trump annonce avoir écarté Musk de son cercle de conseillers et menace de supprimer les contrats et aides publiques à ses entreprises : Tesla, SpaceX, Starlink.
En réponse, Musk évoque la création d’un nouveau parti politique, et menace de suspendre un programme spatial stratégique : le vaisseau Dragon, utilisé par la NASA pour envoyer des astronautes et du fret vers la Station Spatiale Internationale (ISS).
Un geste hautement symbolique : SpaceX est devenu un acteur clé des opérations spatiales américaines, lançant notamment des satellites militaires sensibles et servant de relais national pour les missions habitées.
Finalement, Musk revient sur sa déclaration, mais l'incident révèle à quel point la querelle dépasse la simple politique pour toucher aux intérêts économiques et stratégiques les plus sensibles des États-Unis. On estime par exemple que les contrats publics concernés entre SpaceX et le gouvernement américain s’élèveraient à 22 milliards de dollars.
Vendredi 6 juin : l’après-coup
La “bromance” Trump-Musk semble bel et bien terminée. Le clash fait la une de tous les médias américains. Politiques, analystes, investisseurs et grands patrons prennent position, alors que le duel entre les deux personnalités les plus influentes des États-Unis atteint son paroxysme.
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